L’expression physique de la dysplasie du coude ou de la hanche (ou de toute autre articulation)  étant l’arthrose, il faut considérer que le sujet souffre de violents rhumatismes. Chaque mouvement ou choc traumatique articulaire lui procurant des douleurs vives.
Il faut bien sûr évaluer que des changements caractériels se manifestent ou s’intensifient en fonction du seuil de la douleur, qui peuvent  être variables au court  d’une même  journée.
Le chien qui a mal, redoute les contacts, et plus particulièrement  la maladresse de l’enfant, il fera ce qu’il peut pour les éviter.
La caresse qui était un plaisir devient une douleur qui augmente l’irritabilité et rend l’agression possible.
Ces agressions dites par irritation sont des attaques sourdes et souvent sans menaces  ou sans avertissements clairs qui peuvent à être  à répétition. Le chien, mal à l’aise, ne peut que mordre pour faire cesser ce stimuli douloureux.
Chez le chien vieillissant, moins patient, plus exigeant, facilement déstabilisé, les morsures peuvent être par anticipation de la situation à risques. L’enfant s’approchant de la couche du chien peut être alors attaqué sans qu’il n’y ait eu de  contact entre eux.
Ces crises sont difficiles à réguler par une intervention humaine ou verbale, le chien n’étant pas accessible. Il ne peut que subir sa propre initiative du conflit. Le bon compagnon ne possède plus ses autocontrôles qui faisaient de lui la force tranquille de la famille.
Dans un premier temps, les examens cliniques doivent attester de cette instabilité émotionnelle, et un traitement curatif doit être adapté ou, selon la gravité, la chirurgie doit être envisagée.
Dans un second temps, il faut responsabiliser l’entourage sur une stabilité définitive de l’environnement. On veillera à ne pas brusquer le chien pendant son sommeil et à limiter les efforts pendant les phases de jeu. L’empathie envers le chien en souffrance doit être un sentiment partagé par tous les membres de la famille afin de mieux accepter ses altérations sensorielles.
Enfin, l’éleveur doit  avoir une démarche cohérente, transparente et systématique quant au dépistage de la dysplasie de la hanche et du coude des géniteurs de chaque mariage.
En plus de la lecture officielle qui à ce jour est la seule référence de l’exactitude, le producteur doit avoir une vision d’ensemble des collatéraux et ascendants. Ce qui n’est pas possible dans les cas de reproduction sur des lignées nombreuses et variées et non contrôlées.
Il est également du ressort de l’éleveur de s’assurer de la bonne adaptation des chiots socialisés chez lui en rapport de l’individu et de l’environnement, plus techniquement appelé  l’homéostasie sensorielle, qui par la suite permettra d’augmenter la tolérance et la résistance aux stimuli anxiogènes ou douloureux.

Christian Delaitre